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site de Roland Goeller
14 septembre 2009

Imprécations contre les excès du capitalisme

 

joseph_stiglitz

Joseph Stiglitz (prix Nobel d'économie) remet à Nicolas Sarkozy un rapport sur l'état du capitalisme international. A partir des préconisations de ce rapport, N Sarkozy intervient ce jour à la Sorbonne et demande (à la communauté internationale ... ?) que soient mis en place de nouveaux instruments de mesure du progrès économique et social. Celui-ci ne se limite pas à la seule activité marchande et intègre, par exemple, "les services que l'on se rend à l'intérieur d'une famille", "le loisir" ou "la qualité du service public". D'en déduire une « excessive religion du chiffre » et de déplorer l'absence de mesure de la confiance, de la satisfaction, du bien-être, en un mot l'absence de« la mesure du bonheur « !

Comptables et experts sont en train de perdre leur crédit pour avoir (trop longtemps) énoncé des chiffres devenus impropres à appréhender le réel, des chiffres en lesquels le commun des mortels ne croit plus. Ce que recommande alors N Sarkozy, c'est que soit inventée une nouvelle batterie d'instruments plus à même de mesurer « la subjectivité ».

Vaste projet (collectif et collectiviste) !

A croire que les gens n'ont rien appris. A croire que Heysenberg (physicien viennois, père de la mécanique quantique ; il y a beaucoup à apprendre chez les viennois de toutes disciplines !) n'ait jamais dit : mesurer c'est perturber !

Si l'on en croit cet axiome, mesurer beaucoup c'est perturber beaucoup, c'est-à-dire, foutre le bordel. Mesure-t-on une subjectivité ? Il faut croire que la technocratie, nourrie de sophismes et de périphrases, ne recule devant rien. N'en doutons pas un instant, la mesure n'en sera que plus complexe, son interprétation délicate et les commentaires oiseux. Il n'est pas nécessaire de « mesurer la subjectivité » pour savoir comment mettre un terme au racket financier ( je n'aime pas beaucoup les raccourcis mais que l'on veuille me permettre celui-ci : déclarer des plus-values et les faire passer pour valeurs ajoutées, j'appelle cela, prendre les vessies pour des lanternes), il suffit par exemple d'exiger de chaque apprenti sorcier qu'il dépose auprès de l'autorité de régulation une caution de garantie (gagée sur ses biens personnels) pour chaque plus-value déclarée. Et toc !

Quant au bonheur, qu'on le laisse tranquille : moins on s'en occupe, plus il a des chances de prospérer (de façon individuelle, non mesurable). Il y a là une extrapolation de l'image de la « main heureuse » d'Adam Smith : régulez les échanges mais laissez faire les individus, ils sauront, chacun pour lui-même, ce qu'est l'aune de leur propre bonheur. Et qu'on jette les « mesureurs de bonheur » dans un fut de goudron et qu'on les couvre de plumes, comme l'on faisait des tricheurs aux bons vieux temps du western !

 

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