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site de Roland Goeller
9 novembre 2009

Le débat sur l'identité nationale

 

La ligne de fracture apparaît non pas entre plusieurs définitions, potentiellement contradictoires, de l’identité nationale mais sur la légitimité même d’un tel débat.

Les uns prétendent qu’il n’y a pas matière à débattre. Toutefois ils participent au débat par des témoignages, multiplient les références historiques d’une identité qui serait mouvante, en perpétuelle transformation. Tacitement, ils laissent entendre que l’identité ne procède pas d’une volonté mais d’une sorte de dérive, aléatoire, au gré presque des flux migratoires. Alors il ne sert à rien de vouloir définir une identité nationale autrement que par des critères administratifs, tous les autres volets s’agrègent au fil des générations. Selon eux, le débat (s’il y a) est affaire d’historien, de sociologue, d’écrivain, et non pas de pouvoir exécutif.

Pour les autres, au contraire, il y a plus que matière à débattre (en dehors de l’opportunité électorale). Certes, les définitions qu’ils en donnent procèdent par itérations, tâtonnements, parfois maladresses. La question est en effet difficile et elle exige du doigté. On entend ça et là évoquer les concepts de patrimoine culturel, d’ancêtres, de terroir, de valeurs, voire de religion, d’équilibre et de maîtrise des flux migratoires. Une évidence se dessine : le débat posera plus de questions qu’il ne donnera de réponses. Ilfaudra sans doute beaucoup de modestie pour ne pas imposer d’emblée des visions restrictives.

Trois points semblent incontournables cependant. En premier lieu, le débat doit « entendre » toutes les sensibilités et toutes les minorités (pas forcément les communautés). Moins qu’ailleurs, il ne saurait être question de se retrancher derrière le fameux «qui ne dit mot consent». En second lieu, débattre d’une telle question consiste forcément à rechercher une sorte de dénominateur commun que nous espérons le plus grand possible (en math : PGCD). Cela suppose des ouvertures mais aussi des renoncements. Saurons-nous y consentir ? En troisième lieu, pour les uns et les autres, la question de l’identité est, peu ou prou, tacitement ou explicitement, en rapport avec l’immigration, laquelle en modifie les données de façon permanente.

Hélas, il n’est pas certain que, sur ce débat, il existe une ligne médiane entre partisans et détracteurs. Et la pire des choses serait que les détracteurs s’abstiennent, précisément sur une question de cette importance. Cela laisserait la porte ouverte à des excès dont tous pourraient pâtir.

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