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site de Roland Goeller
19 janvier 2010

Un oxymore : « culture-pub »

 

Définir la culture est une gageure. Dirions nous comme Française Sagan que la « culture, c’est ce qui reste quand on a tout oublié » ? Dans le même esprit, nous pourrions dire que la culture c’est ce qui nous permet de comprendre tout ce qu’on oublie : les signes, les attitudes, les regards, les mots. La culture c’est la conscience de notre lien avec l’immédiat (ici et maintenant, carpe diem) mais aussi avec les autres (ceux qui vivent et ceux qui ont cessé de vivre). La culture c’est ce qui nous permet de dégager de nos attitudes animales et instinctives quelque chose comme un dessein. La culture c’est l’ensemble des choses qui permettent de vivre, ici et maintenant, et de participer à cette histoire dont nous ne sommes qu’un fragment. La culture c’est la conscience d’un destin à vivre ici et maintenant.

Inutile de dire qu’une conscience de cette nature exige de l'élévation!

Que dire à présent de la pub ?

D’une certaine façon elle procède elle aussi de l’immédiateté (carpe diem) mais pour autant constitue-t-elle un lien, un fil rouge ? La pub est versatile, changeante, subordonnée aux modes. Ce qui vaut maintenant tombe en désuétude demain (tout l’inverse de la culture, laquelle procède par élévations). La pub, elle, procède par tables rases successives. Elle s’adresse à l’éphémère qu’elle cherche à flatter : la jeunesse, la vitesse, l’étourdissement. Il n’y a pas de destin au bout de la pub, peut-être juste un goût de gueule de bois. La pub incite à l’acquisition d’un bien ou d’un service, périssable, consommable, c'est-à-dire, sans valeur après usage. Dirions-nous que la pub vend du vent ?

La culture, elle, ne vend rien, elle aide à prendre conscience de ce que nous possédons déjà. La culture élève l’âme et lui apprend à se contenter (et se réjouir) de peu : un coucher de soleil, la tendresse d’un regard, en somme des choses impossibles à acheter. La pub nous culpabilise (en nous faisant passer pour ringards) de ne pas disposer de ce dont nous n’avons pas réellement besoin : une must de Rollex ne donne pas une heure de meilleure qualité que la montre de mon grand-père ou un cadran solaire romain. Interrogeons-nous dès lors sur la signification que nous accordons au fait de « posséder » une Rollex !

(« Possède »-t-on seulement un objet ? Jamais un objet ne rentre dans l’âme. En revanche l’amour et l’amitié y pénètrent et ce sont probablement les seules « choses » que nous puissions nous enorgueillir de posséder !)

Non, really, il y a de l’abus de langage dans l’expression « culture-pub ». Et que penser d’une civilisation qui réduirait sa culture à une somme de pubs ?

 

*

 

 

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Commentaires
V
Bonjour,<br /> Votre Webblog est génial et j'essaie de l'insérer dans mon flux RSS pour suivre des prochains articles.<br /> Visiblement je ne trouve pas le flux rss du site Web ou alors je suis mauvais ce qui est possible aussi...
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