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site de Roland Goeller
29 janvier 2010

La culture, c’est …

A cette question s’offrent de multiples clés d’entrée. Culture et compétence. Culture et inconscient. Culture et morale. Culture et politique …

La culture a quelque chose à voir avec le pourquoi, tandis que la compétence est en rapport avec le comment. Pour parvenir à un objectif, en un lieu, parcourir un chemin, nous mobilisons un ensemble de savoir-faire, de sciences et de techniques, de compétences. Pour savoir pourquoi nous le faisons, c’est vers notre culture que nous nous tournons. Certes, non pas en recherchant un prêt-à-penser, ou une pensée convenue (voire unique) mais en invoquant un système de valeurs et de références, au sein desquelles pourrait surgir un sens (sans pour autant en acquérir de certitude a priori. Notons en passant cette propension de la culture à douter, à s’entourer d’incertitude !).

Sans culture nous agirions comme des animaux dépourvus de raison, sine ratio, d’élévation, de valeurs. Nous nous fierions à notre seul instinct, voire notre inconscient. C'est-à-dire que nous laisserions notre destin aux mains des forces profondes, lesquelles combinent violence et puissance. De ce point de vue, la culture se confond avec un mouvement général de recul de l’inconscient et de ses limites, non pas une diminution des forces de l’ombre, mais l’extension du halo de lumière vers celles des forces dont la violence se nourrit d’ombre. La culture est la plus efficace des psychanalyses.

Quant à la morale, elle partage avec la compétence cette sorte de tropisme négatif : l’une dit quoi ne pas faire, l’autre, comment ne pas faire. Aucune des deux en revanche ne dit précisément ce que l'on doit faire. La morale ne recommande pas (ou alors de façon très générale : « tu honoreras ton père et ta mère »), elle préfère interdire. « tu ne tueras point ». Elle s’en explique, mais de façon métaphorique et impérieuse. (Tu ne tueras point parce que cela est mal) Elle partage cela avec la loi. La morale fournit le terreau du droit naturel où la loi puise l’essence du droit positif. La morale est du côté du groupe, de la communauté, la culture participe de la liberté. (Tu ne tueras point parce que tu n’as pas la clairvoyance suffisante pour fonder cet acte, il ne t’appartient pas d’ériger ton propre droit en droit universel, sauf à consentir à la barbarie, seule la communauté a le droit de tuer et d’énoncer les raisons nécessaires à ce droit). La culture, en ce qu’elle fonde et hiérarchise les valeurs, nous indique un chemin, dont le parcours fonde ainsi notre liberté.

Culture, conscience et morale constituent trois des versants du tropisme de la civilisation. Il va sans dire que l’extension du domaine de la culture est hautement souhaitable, … ce à quoi n'en doutons pas s'emploie ce qu'il reste de forces progressistes.

 

 

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