Je suis emballé …

Je voulus faire la vaisselle et me suis retrouvé à court de produit. Coupable négligence, me suis-je dit, qu’à cela ne tienne, j’enfourche mon vélo (je suis un cyclo-écolo, tendance pince sans rire) et en deux temps trois mouvements pars à l’assaut du rayon détergents de ma supérette voisine. Là je n’ai que l’embarras du choix. Produits deux en un. Produits une goutte suffit. Produits ne laisse pas de marques sur la vaisselle. Produits en harmonie avec l’environnement. Mon choix on l’aura compris est allé à ces derniers. Je pris et payai le produit vaisselle le plus écologique, et m’en revins chez moi,pédalant, satisfait de surcroît de ne pas avoir produit de gaz à effet de serre.

A la maison je lus attentivement les innombrables indications de présentation du produit. Sans conteste, j’avais en mains le must de l’écologie, sans colorants, sans sulfates, sans nitrates, sans strates et sans patates, j’étais un homme grenello-compatible.

Un doute me vint.

Qu’avais-je en mains d’autre que de l’eau savonneuse ? Je m’en assurai en téléphonant au service consommateurs. Je suis tombé sur un de ces centres d’appels connus pour vous mettre les nerfs en pelote mais, grenello-patient, j’attendis d’être mis en relation avec un conseiller. Ce dernier m’avoua, de guerre lasse, que oui, à peu de chose près le produit que j’avais acquis se composait d’eau savonneuse légèrement parfumée.

Rien d’autre ?

Rien d’autre, un produit entièrement naturel, insista le conseiller.

Et j’ai payé ça 2€, fis-je, outré.

Oui, monsieur, il faut bien payer la recherche et le développement, la publicité, l’emballage, le transport …

Dites, vous vous foutez de moi, là ?

Pourquoi dites vous ça, me répondit-il, presque surpris … 

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