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site de Roland Goeller
31 mars 2010

Une leçon de modestie électorale

Dans mon précédent billet, j’aurai tenté de mettre en perspective la liesse électorale éprouvée dans les rangs de l’opposition. Pour la bonne mesure, je voudrais de même m’adresser aux vaincus de ces élections régionales.

Ces derniers ont-ils bien compris ce que le corps électoral a cherché à leur dire ? En premier lieu il s’est abstenu, massivement. En second lieu il a reporté nombre de ses suffrages sur le parti d’extrême droite. Il y a là un désaveu manifeste.

Désaveu de quoi ?

De la politique des réformes ? Par certain. Les électeurs même abstentionnistes ne sont pas sots, ils savent distinguer les causes et n’auront pas la cécité d’attribuer à une quelconque incurie gouvernementale ce qui relève d’une crise économique laquelle dépasse le territoire national. Le fameux paquet fiscal alors ? Ses effets seraient oubliés si l’opposition n’en faisait son cheval de bataille récurrent (à se demander ce qu’elle aurait  d’autre à dire !)

Alors quoi ?

Deux observations s’imposent.

La première concerne la stratégie de parti unique et soudé, d’où pas une tête ne dépasse sauf celle du chef. Certes, pour gouverner il faut un programme, s’y tenir et tenir en conséquence les troupes dans une certaine discipline. Il n’en est pas moins vrai que tout programme fait d’abord l’objet d’une élaboration en chambre, en théorie donc, que par la suite sa confrontation avec la praxis met en lumière ses insuffisances, les ajustements à faire, et que ces derniers supposent une forme de démocratie ou de pluralité. Force nous est de reconnaître que la stratégie de parti unique et discipliné ne répond pas à cette nécessité et que dès lors le parti unique est menacé d’hégémonie voire de tyrannie : s’il persiste dans les réformes on l’accusera d’autisme, s’il les adapte on parlera de magouilles et de concessions.

La seconde est beaucoup plus générale et se rapporte aux mœurs. Lorsqu’on fait profession de réformer, d’introduire de la rigueur et de la l’austérité dans la conduite des affaires publiques, la première chose à faire est de l’appliquer vis-à-vis de soi-même. Dès lors, en pleine crise des subprimes, on prend ses distances avec tel patron du CAC40 dont la presse étale en gros titres les rémunérations et parachutes dorés, on demande à un protégé, même méritant, de s’abstenir de postuler à une direction que tous croiront octroyée. Trop d’affaires, peut-être sans grande importance prises isolément, ont défrayé la chronique. Leur répétition, plus qu’un sentiment de dilapidation de l’argent public, a donné au peuple ce sentiment absolument délétère que c’était monnaie courante, que pas vu pas pris, que le cynisme et l’opportunisme étaient désormais aux affaires et qu’il valait mieux ne croire en rien.

 

*

 

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Commentaires
D
Avec tes explications, je me demande par quel coup de baguette magique, les gens ont pu aller voter à gauche. Mais à t'entendre l'ont-ils fait ?
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