Automate indisponible, veuillez nous excuser !

Qui s'excuse de cette indisponibilité ? Là est toute la question. 

A la ronde, je ne vois que piétons et badauds indifférents à ma petite déconvenue. 

Qui s'excuse ? 

La machine ou l'automate, seront tentés de dire d'aucuns. 

Une machine ou un automate sont-ils seulement en mesure de présenter des excuses ?

Ce serait leur accorder bien de l'importance, une importance humaine à vrai dire. 

Seul un être humain a le pouvoir de présenter des excuses. 

Les excuses succèdent à un dommage, un dol, une incivilité, un manque... 

Quelque chose n'a pas été fourni, livré, donné... qui aurait dû l'être, et celui qui en est responsable présente des excuses à celui qui a été lésé. 

Il le prie d'accepter ces excuses et, à sa propre défaillance, n'ajoute pas l'inconvenance de les imposer.

Celui a qui les excuses sont destinées doit conserver la liberté de les recevoir ou non, sans quoi il ne s'agit pas d'excuses mais de mépris. 

La présentation d'excuses est indissociable de l'accusé de leur réception. 

Point de tout cela cependant chez notre machine ou notre automate, lequel, loin de présenter des excuses, récite une formule qui informe que le service attendu ne sera pas fourni. 

Cela suppose, de la part du concepteur, que la machine ou l'automate puisse ne pas produire le service promis et que le client en soit pour ses frais.  

Cela suppose, de sa part, une incommensurable désinvolture.