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site de Roland Goeller
25 septembre 2010

Et si nous étions des républicains capétiens ?

 

hughes capet

On a pris l’habitude de présenter les Mérovingiens comme des rois fainéants mais, Clovis le premier, ces fainéants arrachèrent les provinces de l’ancienne Gaule à l’obscurité de la barbarie wisigothique et burgonde. On instruit avec une certaine délectation, laïcarde voire revancharde, le procès contre la chrétienté, citant à comparaître les Croisades, l’Inquisition, la St-Barthélémy, la révocation de l’Edit de Nantes et, dernièrement, la pédophilie de certains de ses prêtres, mais on oublie de dire combien la chrétienté a façonné le pays, couvrant ses contrées d’églises et de cathédrales qui constituent aujourd’hui encore des joyaux inégalés, combien elle a élevé ses esprits les instruisant dans une philosophie de tolérance qui conduisit aux Lumières. Sans la chrétienté nous n’aurions probablement jamais eu Voltaire et Montesquieu, pas plus que Ronsard et Du Bellay, Abélard et Rutebeuf, La Bruyère et Chamfort, Boucher et Fragonard, Goujon et Rodin, Hugo et Vigny, Josquin des Près et Berlioz, pour citer quelques noms, choisis arbitrairement dans un who’s who qui en comporte des milliers. On a présenté les rois capétiens comme des monarques cupides et belliqueux. C’est oublier un peu trop vite qu’ils ont façonné peu à peu la France à partir du Royaume des Francs légué par les Carolingiens, qu’ils ont, à force de batailles et de textes de lois, conduit le pays à devenir la puissance dominante et rayonnante du XVIIème siècle.

Danton et les Thermidoriens voulurent nous faire croire que l’histoire a commencé avec eux, qu’avant le République, il n’y avait rien. C’est oublier que sans Clovis, St-Bernard, Philippe IV le Bel, Louis XI, François I, Henri IV ou Louis XIV, encore une fois pour ne citer qu’eux, les révolutionnaires n’auraient rien eu à se partager. Car en pratiquant comme ils l’ont fait la politique de la table rase, on jette et le bon grain et l’ivraie, on jette certes les faits du prince dénoncés par un Voltaire ou des trains de vie royaux moqués par les gazettes, mais on jette aussi la culture et l’humanisme qu’on s’étonne par la suite de voir déserter nos écoles. Mais si la doxa républicaine s’obstine à situer l’an Zéro en 1789, il n’en reste pas moins que les institutions et surtout les esprits demeurent durablement déterminés par cet héritage chrétien et capétien (emblématique, encombrant mais in fine prodigieux) dont il n’est pas sûr qu’ils veulent se défaire comme le prétend une certaine pensée unique.

 

illustration - source ticucol3.unblog

 

 

 

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