Perception de l’entropie
A la 8ème Journée de l’économie Aquitaine, quelques 500 types, représentant l’élite industrielle, universitaire et institutionnelle de l’Aquitaine sont réunis à Gradignan pour plancher sur le thème « compétition mondiale, coopérations locales ». On y entend que les Etats-Unis restent la première puissance du monde, talonnée par les BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine). On y apprend que l’Europe pèse de moins en moins dans l’économie mondiale. Un tétragramme FFOM (Forces, faiblesses, opportunités, menaces) permet à chaque aquitain frappé d’amnésie de retrouver les axes stratégiques de développement. On y apprend qu’en Allemagne, un pot de yaourt parcours 8000 km avant de trouver le chemin d’un gosier et qu’un blue jean en parcours 11000 avant de trouver une paire de fesses, mais que l’utilisation des énergies fossiles dans les transports constitue une inadmissible gabegie. On y apprend qu’aux alentours des années 2050, les gisements de chrome, de zinc ou de cuivre seront épuisés.
Dans toutes les régions du monde, plusieurs fois 500 types se réunissent chaque jour pour discuter des mêmes choses et tenter de retrouver les chemins de la croissance et du développement, pendant que plusieurs autres bandes de 500 types défilent et crient, ça suffit comme ça. Puis chacun retourne chez soi et recommence comme avant en se disant que dans 40 ans on ne pourra plus construire de téléphones portables. Au début du monde, les métaux rares étaient concentrés en veines telluriques et à la fin ils sont disséminés dans des téléphones portables lesquels, les uns après les autres, cessent de fonctionner. Je me demande si les hommes n’ont pas abandonné la construction de la tour de Babel par extinction progressive de leurs téléphones portables.