Décence et ingratitude
En 2012, la gauche a confié à un certain François Hollande le soin de mettre en oeuvre ses idées hétéroclites. Ces dernières ressemblaient bien plus à un bazar d'antiquaire qu'à un programme digne de ce nom et, comme il fallait s'y attendre, leur mise en oeuvre (ou l'absence de vraies mesures à mettre en oeuvre) a conduit à un chômage record (désormais six millions de personnes privées d'emploi) et une situation de banqueroute (en dépit des quelques frémissements qui relèvent bien plus d'opportunités conjoncturelles), sans parler de la montée de l'islamisme et des territoires perdus de la République (euphémisme qui désigne la fin de l'Etat dans ces territoires). Ce bilan désastreux, les cohortes de gauche feignent de l'imputer à François Hollande et à sa prétendue maladresse (maladroit, certes, il l'est, notamment en faisant des confidences qu'on ne devrait pas dire). Cela les dédouanne de leur autocritique et leur permet de continuer à faire tourner le moulin des utopies (la fin du travail, l'énergie verte, le vivre-ensemble pacifique, l'état-providence, la mise au pas de la finance et l'égalité à tous les étages). Les aparatchiks de ces cohortes savent pertinamment qu'il s'agit d'utopies (une partie de l'opinion publique, hélas, s'en nourrit) mais elles préfèrent sacrifier un cavalier (en l'occurence François Hollande) plutôt que d'y renoncer et renoncer aux incroyables deniers publics qu'elles leur procurent. Du redressement de la France, il n'est qu'occasionnellement question. Les uns après les autres, les aparatchiks prennent leurs distances ou quittent le navire, ils n'ont pas même la décence de rester solidaires jusqu'au bout!