Les moutons de Panurge de l'état-providence
Dans un monde ouvert et globalisé, dans un monde où les pays sont en concurrence les uns avec les autres, dans ce monde-là l'excès d'état-providence nuit à la compétitivité et à la création de richesses. Il en résulte ce que chacun sait: perte d'emplois et chômage. La sagesse voudrait que l'état-providence soit redimensionné de telle sorte que les écarts de compétitivité soient réduits, que le coût du travail ne soit plus exagérément alourdi par les charges pléthoriques de l'état. La sagesse voudrait ..., cependant, dans notre pays qui souffre d'un défaut de compétitivité et d'un excès de dépenses publiques, il ne manque pas de substancielles forces politiques pour prôner exactement le contraire. Et une partie non négligeable du peuple (lequel aurait intérêt à la diminution des dépenses publiques pour favoriser la création d'emplois) leur donne ses suffrages, les uns et les autres s'entretenant dans l'illusion de l'extensibilité illimitée de la dette publique, en moutons de Panurge qui galopent gaiement vers un gouffre dont ils n'aperçoivent que le rebord.
Peut-être ces forces auront-elles, un jour ou l'autre, à rendre des comptes sur leur incompétence ou pire, leur cynisme.