La décentralisation
... ne se décrète pas. Centralisation et décentralisation ne constituent en aucun cas des préalables ou des choix politiques. Le dernier mot revient toujours à l'opinion publique, en laquelle les ferments de décentralisation existent ou non. Lorsque les différentes composantes d'un pays (générations, corps intermédiaires, administrations, associations...) ont le sentiment de partager assez de choses, une langue, une histoire, une appartenance, une religion, une conscience de nation..., alors la décentralisation s'impose d'elle-même, tel un fruit mûr, car elle ne sera pas une menace pour la cohésion. A l'inverse, lorsque la décentralisation est difficile voire problématique en un pays, alors le sentiment de cohésion, de nation, est lui aussi érodé. L'impossible accomplissement de la décentralisation, en France, est peut-être à mettre en miroir avec l'impossible débat sur la nation et ses fondements.
Les mœurs font toujours de meilleurs citoyens que les lois. Montesquieu, Lettres persanes