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site de Roland Goeller
2 avril 2020

Au jour le jour, J+14, J+15

lucrece borgia

Émission (Secrets d’histoire) de Stéphane Bern consacrée à Lucrèce Borgia, avec très belles prises de vue de Rome, du Vatican, de Ferrare. Le Quattrocento italien était un siècle d’or. Que de prouesses et de goût dans l’architecture, de surcroît en harmonie avec la nature ! Les paysages, aux nuances près, sont les mêmes qu’ailleurs. Disons, il n’y a pas plus de splendeur dans les paysages romains, émiliens ou toscans qu’en Bretagne ou en Islande. Mais seule l’Italie témoigne de cet apogée manifesté dans l’architecture, la peinture, la poésie… Visiter un pays, c’est avant tout faire connaissance avec son histoire et les chefs d’œuvre que les hommes y ont laissés. 

La France de Notre-Dame de Paris, elle, est en train de partir en ruines. Il reste l’Opéra Bastille, le quartier de la Défense, les hôtels de région aux allures de palais de verre… Que penserons les hommes du futur des Français du XXème siècle ?  

 

Bien des choses vont changer, après ! La nécessité de « garder ses distances » ne sera pas abolie, il n’y aura pas lieu de légiférer, chacun aura fait sienne cette prudence élémentaire. Ainsi les terrasses des cafés resteront-elles durablement désertes. Certes, un écrivain saura encore et toujours décrire une scène qui se passe à la terrasse d’un café, nulle nécessité pour lui de s’y trouver. Mais viendra un temps où les lecteurs ne se souviendront plus de l’ambiance à la terrasse des cafés. Les écrivains cesseront alors eux-aussi d’en faire le contexte ou le décor de leurs scènes. 

 

Les coronavirus sont parmi nous, ils l’étaient déjà auparavant mais ils le sont désormais de façon agressive, comme soudain chargés d’une menace à notre encontre, une menace dont nous ne connaîtrons sans doute jamais la genèse et à propos de laquelle nous sommes fondés à formuler les hypothèses les plus sombres, faustiennes. Les mains ! Les coronavirus se propagent de façon préférentielle au contact des mains. Cela pose d’innombrables questions quant à l’érotisme. Point de sexualité sans jeu de mains ! Confierons-nous à des bras articulés le soin de désagrafer un soutien-gorge ou de guider un pénis vers une grotte d’amour ? Les plus machiavéliques sont déjà en train de songer à la procréation totalement assistée, en couveuses. La sexualité joyeuse connaitrait-elle ses dernières heures ?  

 

Quinze jours déjà ! Au début, cela avait un petit air d’aventure et d’exotisme, provisions et stocks plus ou moins bien préparés, quelques piles de livres et de bonnes intentions… En profiter pour se ressourcer… Mais le temps passe sans que le terme n’apparaisse et déjà… 

 

Vérité et vérité ! Covid19 et chloroquine reposent la question de la vérité, laquelle, en l’état actuel des connaissances, semble hors de portée. Où est la vérité ? Nul ne sait. Elle existe cependant. De même, il existe un langage de vérité, mais non pas de la vérité. Celui qui tient un langage de vérité se montre en général prudent, quand il ne sait pas il cherche un consensus. Il lui arrive de se tromper mais il a assez d’humour pour le reconnaître. La vérité est plus proche de la plaisanterie que de la tautologie. 

 

#Balance ton voisin ! Les collabos sont de retour. (Ils ne sont jamais partis, Tels les virus, ils étaient en sommeil.)

 

Chaque jour qui passe, nous rend plus lucides sur les évolutions en cours et notre soi-disant impréparation. Nous avons bâti une représentation du monde où la catastrophe n’a pas de place alors même qu’elle semble l’essence même de l’évolution. Nous avons créé des structures opérationnelles interconnectées, dépendantes les uns des autres, de telle sorte que si l’une vient à pâtir, elle entraîne dans sa chute toutes celles qui lui sont connectées. La raison (prévoyante) eût voulu que nous organisions le monde en petites entités indépendantes, capables d’autonomie, et, à l’intérieur de celles-ci, des sous-ensembles possédant le plus d’autonomie possible, comme ces états allemands du temps du St-Empire capables de résister à toutes sortes de calamités. 

 

Depuis une quinzaine d’années, les séries américaines mettent en scène des univers de morts-vivants, de zombis contaminés par une quelconque calamité qui s’en prennent à tout ce qui bouge. Nos juniors s’en sont nourris, croyant se vacciner contre le pire par sa représentation. Mais la réalité est encore bien plus terrible, car les zombis et morts-vivants ne savent pas même qu’ils le sont, ils ont la semblance des individus sains et les contaminent sans même que ces derniers le sachent.

 

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