Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
site de Roland Goeller
8 septembre 2020

A propos du Plan de Relance

Jean_Castex_(cropped)

Le détail du plan de relance présenté par le Premier Ministre Jean Castex ne manque pas de poser des questions. Cent milliards, apprenons-nous, répartis à hauteur de trente-cinq pour la « compétitivité et l’innovation », trente pour la « transition écologique » et trente-cinq pour la « cohésion sociale et territoriale ». Cette enveloppe viendra alourdir la dette de l’État, que d’aucuns qualifient déjà d’abyssale, aussi n’est-il pas illégitime de se demander si la « relance » promise est de nature à créer de l’activité économique, de l’emploi et de la valeur ajoutée susceptible, à terme, d’équilibrer l’emprunt que suppose le surcroît de dette. Il appartient aux experts d’analyser, poste par poste, l’efficacité de ces mesures et d’identifier celles qui relèvent des dépenses d’équipement et celles qui constituent des investissements productifs. Les 11 milliards d’investissements d’avenir généreront sans doute de la création de richesse et de l’emploi, quoique ce dernier, haut de gamme, sera de faible nombre. Les 20 milliards de baisse des impôts de production agiront positivement sur la compétitivité. En revanche, les chapitres de la transition écologique (transports, rénovation énergétique, etc., celui des Hôpitaux et Recherche, celui de l’Emploi et Formation, et celui dit Autres, soit quelques 60 milliards, constituent des dépenses de soins, de formation et d’équipement dont la rentabilité s’évalue à long terme. Ces dépenses sont certes nécessaires et probablement sous-estimées, compte-tenu des besoins et de l’état de délabrement de certains équipements actuels. Cependant, elles seront directement financées par l’emprunt, sans contrepartie immédiate. Il faut dès lors s’attendre à une aggravation de la pression fiscale, sauf à engager un plan de réduction significative des dépenses de l’État, dont le Plan de Relance hélas ne pipe mot. Par ailleurs, ces dépenses feront appel à des biens d’équipement que le pays ne produit plus, elles viendront en conséquence alourdir le déséquilibre de la balance commerciale, l’argent public français ira chez des fournisseurs étrangers au lieu d’alimenter un outil de production français pour la relocalisation duquel ne sont prévus que 0,6 milliards ! Il est à craindre, en conséquence, que le Plan de Relance n’ait des effets bénéfiques que sur le court terme mais qu’il ne contribue en rien à inverser le syndrome français à l’œuvre depuis quarante ans, lequel consiste à répondre à toute crise, non par de salutaires et courageuses réformes structurelles, mais par l’alourdissement de la dépense publique et l’aggravation de la dette à propos de laquelle les plus inconséquents en notre pays rêvent de moratoire voire d’annulation pure et simple ! 

Publicité
Publicité
Commentaires
site de Roland Goeller
Publicité
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 232 373
Archives
Publicité