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site de Roland Goeller
31 octobre 2021

Bouh'king point comme!

Bouh’king point comme ! (avec l’espoir que cette orthographe passe sous les radars)

bilboquet-en-bois-ancien-grave_original

Une petite péripétie qu’il me tarde de narrer. J’ai le projet de rendre visite à un membre de ma famille quelque part en Europe et consulte le site en question. Je finis par trouver chaussure à mon pied, ou couvercle à ma marmite, ou thaler sous le sabot de mon cheval, comme on voudra, et me voilà parti sur la grille de réservation. L’opération en temps ordinaires me remplit d’effroi tant je crains une mauvaise saisie sans recours ou un quelconque piratage de données. Tel un rat dans un labyrinthe je me laisse guider mais voilà que j’en arrive à la saisie du numéro de téléphone. Diable, me dis-je, dois-je espacer les chiffres, dois-je les faire précéder du 06 ou du +33 ? Que nenni ! Quelle que soit la forme adoptée, le rectangle refuse obstinément toute saisie. Je suis moi aussi obstiné et, tel le laboureur de la fable, ne cesse de retourner mon champ virtuel. En pure perte ! Les minutes filent et le rectangle se rebelle courageusement face à toutes mes tentatives. Je décide de prendre le taureau par les cornes, ou le mors aux dents, etc… et me voilà à la recherche d’un numéro de tel ou d’une adresse électronique pour obtenir l’information de vive voix… Hélas, une telle chose n’est possible que si la réservation est… finalisée. J’étais au milieu du gué, les pieds dans l’eau des octets qui me narguaient. Sans doute, me dis-je au bout d’un certain temps, auras-tu omis une petite chose très simple à la portée du premier otaku venu… Je désespérais déjà de pouvoir entreprendre ce voyage. N’y a-t-il donc personne au bout d’un fil quelconque qui soit en mesure de me donner la petite info pour circonvenir l’obstacle qui, telle une plaque d’athérome, obstruait mes autoroutes de l’information ? Sans doute les opérateurs tenus, comme moi, à des procédures de conversation, se seraient faits une joie de me renseigner, mais ils sont, comme moi, prisonniers d’un protocole qui exclut tout humour et toute initiative. Nous aurions bien échangé trois mots pour nous convaincre que nos veines véhiculent du sang et non un quelconque lubrifiant de la Standart Oil ! Quiconque aura vu le film Sully, de l’excellent Clint Eastwood, avec l’excellent Tom Hanks, me comprendra. Des concepteurs cloisonnés qui n’ont jamais vu une vache dans un pré, conçoivent des procédures avec d’inimaginables garde-fous destinés à étendre d’innombrables parapluies sur la tête des donneurs d’ordre qui, eux non plus, n’ont jamais vu une vache dans un pré. Mais les vaches virtuelles seront bien gardées ! 

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