La BCE aux mains de jokers

Le Joker, vous savez, c’est ce personnage grotesque, très intelligent mais maléfique, contre lequel lutte Batman. Au pluriel, jokers désigne des plaisantins, des farceurs burlesques qui glissent des sucettes en forme de pétards dans les mains des enfants et se marrent lorsque …

Eh bien, la BCE (Banque Centrale Européenne) est aux mains des jokers.

J’exagère, êtes-vous en train de dire. Jugez-en.

Mercredi dernier, à France Culture, le journaliste s’entretient au téléphone avec un responsable de la BCE: dialogue de sourds entre deux personnes qui ont d’évidentes compétences économiques et financières. Il importe au journaliste (on le comprend) de mettre en lumière celles des failles, inhérentes au système bancaires, qui ont conduit à la crise l’an passé. Il importe au responsable de la BCE de défendre son institution et les bonnes pratiques qui ont été les siennes pendant la crise. Mais, questionne le journaliste, ne croyez-vous pas que le système financier se soit rendu coupable de cynisme (en pratiquant des taux de banque à banque de l’ordre de 1%, en acceptant des garanties douteuses …). Pas du tout rétorque le responsable de la BCE, si le système présente des failles la BCE n’est pas là pour les redresser mais pour le faire fonctionner (au mieux). Mais, insiste le journaliste, vous saviez alors que le système allait s’effondrer et vous avez laissé faire, c’est au moins de l’irresponsabilité ? Pas du tout, s’indigne (notez l’absence générale d’humour des gugusses pris la main dans le sac !) le responsable de la BCE, nous pouvions prévoir son implosion, mais notre rôle consiste à le faire redémarrer …

A ce stade, je me demandais si nous n’étions pas dans un sketch de Canteloup.

Or les propos ont été tenus on ne peut plus sérieusement. Pour nous résumer, nous (en Europe) avons mis en place une institution financière (la BCE) pour faire fonctionner le système (et tacitement nous lui avons confié la mission de réguler ce système, du moins de nous alerter sur les mesures de régulation qui s’imposent).

Mais les experts que nous avons mis en place ne l’entendirent pas ainsi. Un expert est comme un gamin à qui il faut tout dire. L’expert se défend toujours, c’est pas moi, c’est l’autre (quel autre ?) En l’occurrence nous attendions de l’expert qu’il nous dise, des taux à 1% et des garanties douteuses, c’est la porte ouverte à la crise !

Notre expert s’est contenté de garder le nez dans le guidon, benoîtement, comme un vigile chargé de surveiller un terrain miné où s’aventureraient des gamins et qui dirait, après que l’accident se fut produit : ils ne m’ont pas dit ce qu’ils voulaient faire sur le terrain …, c’était pas mon boulot de leur dire …

Des jokers, vous dis-je !

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Comments

[immobilier]

Creusement des disparités entre les états membres: La BCE est littéralement sous pression.