LA NUQUE - extrait
Les corps se ressemblent. Chacun possède une tête, deux membres supérieurs, deux membres inférieurs, un tronc de dimensions variables… Les corps semblent issus d’une matrice unique, dont les aractéristiques auraient été modifiées d’une fois l’autre, selon un rythme et des paramètres queTOM ne comprend pas. Les corps debout, tournés vers la porte, composent un tissu charnel presque homogène. En même temps, le tissu présente des distorsions et des discontinuités. Peut-être les corps ne se ressemblent-ils pas tant que cela. Certains sont grands, d’autres petits, d’autres encore présentent des traits fins ou anguleux. Peut-être les petites différences entre les têtes sont-elles plus importantes que le fait de posséder une tête. Dans l’espace réduit de la plate forme, TOM perçoit les dissemblances et les vibrations des corps avec une acuité croissante. Le rythme est là, même incompris. Et brusquement, au-delà des mensurations, des angles, des arrondis et des corpulences, comme un courant qui sature un circuit basse tension, apparaît une dissemblance d’un tout autre ordre. TOM ne sait comment la nommer.
... bientôt en librairie