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site de Roland Goeller
8 avril 2020

Au jour le jour, J+21, 7 avril

Vers quel monde allons-nous ? 

« Le coronavirus ravit, c’est vrai, tous les ennemis de la liberté ! Il est le prétexte idéal pour la réduire et pour permettre à l’Etat d’intervenir dans le champ de nos vies privées. J’observe la situation avec inquiétude, pas seulement à cause de la crise économique épouvantable qui s’ensuivra, mais en voyant ces états qui fanfaronnent en indexant ces restrictions de liberté à l’efficacité contre le virus. Encore faudrait-il le démontrer ! (…) Dans notre monde libre, si le contrôle de l’Etat est accepté, c’est uniquement parce que la situation est extraordinaire et qu’on la sait passagère. » Mario Vargas Llosa

controll total

Le gouvernement laisse filtrer des informations sur les scénarios de sortie de confinement. Il ne dément pas le sentiment que la vie, progressivement, pourrait reprendre comme avant. Ce sentiment cependant n’est que la cristallisation du vœu que chacun nourrit pour lui-même et le monde qu’il connaît. Mais existent aussi toutes les raisons de penser que les choses ne seront plus comme avant. Nous savions que le virus migre par contact de la main, nous savons aujourd’hui qu’il migre aussi, porté par le souffle et ses postillons. Il ne met en danger qu’un petit nombre d’entre nous, il est sans effet sur le grand nombre, mais il est hautement contagieux, et le maintien des postures de confinement – les gestes-barrière – est hautement probable. Par ailleurs, des rumeurs de recrudescence nous viennent de Corée du Sud et d’autres contrées où le virus était censé avoir été maîtrisé. Beaucoup de choses laissent à penser que la pandémie sévira pendant des années, avec une succession d’épisodes aigus et d’autres, d’apparente rémission. Quelle est dès lors l’organisation sociale la plus à même de limiter la propagation et la contagion ? Sans conteste, il s’agit du tissu cellulaire, à savoir un chapelet de petites structures circonscrites sur un territoire, de haute autonomie, reliées les unes aux autres par une communication sémaphorique et de très rares échanges physiques. En cas d’infection de la structure voisine, toute relation serait aussitôt interrompue avec elle, la structure infectée étant capable de faire face de façon autonome. Nous aurions ainsi un confinement cellulaire. Hélas, notre tissu social est globalisé (nous avons, par exemple, choisi les TGV au détriment des TER), continu malgré les océans, et chaque pays est administré par une technostructure plus ou moins centralisée, à laquelle incombe la responsabilité des mesures prophylactiques. Il y a peu de chances que les technostructures prononcent leur propre dissolution et mettent en œuvre le tissu cellulaire dont nous avons parlé. Elles s’empresseront au contraire de prendre des mesures globales de confinement et mettront en place des procédures, policières, de limitation, de contrôle et de régulation. Ces procédures, très vite, s’appuieront sur les NTIC. On parle déjà d’attestation numérique de déplacement. On peut imaginer que les individus vaccinés et sains seront marqués avec un code-barres lisible au passage de portiques et que l’espace public sera entièrement quadrillé de portiques qui fonctionneront telles des gates de tri et de rétention. L’univers inquiétant de Philip K. Dick n’est plus très loin. Pour des raisons sanitaires difficilement vérifiables par le citoyen, les technostructures procéderont à une restriction inédite des libertés élémentaires, celles, pour chacun, de se déplacer quand et où bon lui semble, dans le monde globalisé au sein duquel les membres de sa famille, ses amis, ses contacts professionnels, ses centres d’intérêt sont éparpillés. Les technostructures disposeront du colossal pouvoir de contrôler les déplacements et le nombre de sophistes qui peuplent leurs rangs n’est pas sans poser des questions quant à la probité et la transparence de l’exercice de ce contrôle. Le dilemme se présente à nous en ces termes : survivre en hommes surveillés et confinés ou, en hommes libres, prendre le risque de mourir. Il est hélas peu probable que les technostructures nous en laissent le choix !

 

Alors que le personnel soignant en manque cruellement, la Poste aurait dissimulé un énorme stock de 486 000 paquets de 50 masques ! Charité bien ordonnée commence par soi-même, pense le sophiste… 

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