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site de Roland Goeller
11 février 2023

Pastiche du 11 février

Un parlementaire norvégien aurait déposé une proposition consistant à recycler en mère porteuse le corps des femmes en état de mort cérébral, je ne suis pas sûr que le verbe recycler ait été employé mais, dans mon esprit, ce verbe s’est spontanément associé au concept. Un autre parlementaire, ailleurs, a suggéré que le corps sans vie puisse faire l’objet, non d’un enterrement ou d’une crémation (deux rites encore empreints de vénération et de tabou), mais d’un compostage. En disparaissant des corpus législatifs, le blasphème a restitué les esprits à leur propension naturelle au sacrilège. « Même au plus fort de la Guerre froide nous n’avons jamais été aussi proches de l’heure la plus sombre de l’humanité », a observé M. Guterres, secrétaire général des Nations Unies, devant les États membres, tandis qu’il est question pour les Européens de fournir une centaine de chars Leopard à l’Ukraine. « Nous savons les sacrifices consentis par le peuple ukrainien pour l’Europe », déclare, la larme à l’œil, Mme Van der Leyden à V. Zelensky, en tournée européenne pour solliciter des armements supplémentaires et reçu à Bruxelles en très grande pompe, le 8 février, après un passage par Londres et Paris. La représentation de la pièce, En attendant Godot, est refusée par l’Université de Groningen au motif que les cinq personnages, masculins, sont attribués par la mise en scène à des acteurs. L’attribution est conforme aux volontés testamentaires de Beckett mais jugée discriminatoire. La rhétorique de Zelensky consiste à dire : quand les Russes en auront fini avec l’Ukraine, ils s’en prendront au reste de l’Europe. Le discours de Van der Leyden, sans mandat électoral et chef de guerre autoproclamée, épouse au millimètre cette rhétorique. Le refus de l’Université de Groningen ressemble à la mainmise de la Loubianka sur Pasternak, Babel, Sakharov… Fournir des armes à un belligérant et soutenir sa cause, c’est de facto devenir son cobelligérant, il faut être un idéaliste européen pour penser le contraire. Est-il certain que les Russes veulent s’en prendre à l’Europe ? A entendre Poutine, il veut plutôt s’en préserver. Prendre pour argent comptant l’hypothèse d’intentions belliqueuses de la Russie à l’encontre de l’Europe, c’est prendre le risque d’une escalade « escalatoire » sur la foi d’un procès d’intention. A Bruxelles, pas moins qu’à Groningen, on n’en est pas à un sophisme près, et l’école de la République est assez déconstruite pour que les sophismes, désormais, passent sous les radars des esprits ! Peut-être la relecture de Romain Rolland ou de Roger Martin du Gard (le tome VII des Thibault, l’Été 1914) serait-elle de quelque secours. A défaut, ChapGPT nous dira quoi penser !

Beckett samuel

vanderleyden

 

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