Pauvre Barak
Pauvre Barak (Obama) « condamné » (dans son discours au Congrès) à devoir convaincre la sphère financière de moraliser ses comportements, les incitant à renoncer à des attitudes à risques « à la fois pour eux-mêmes et pour l’ensemble de la société ». La dérégulation financière a été telle que les Etats ont quasiment renoncé à tout contrôle sur les organismes bancaires et financiers, lesquels disposaient de toute liberté d’action, dans un marché censé s’autoréguler.
Las, le libéralisme n’est pas la dérégulation (j’invite ceux qui en doutent à relire Tocqueville, B Constant, … Smith, Hayek …). De même qu’on ne confie pas aux milices le soin de faire la police, on ne laisse pas les banquiers et spéculateurs réaliser des plus-values sans contreparties de valeur ajoutée. Laisser faire cela équivaut à mettre à disposition des cleptomanes les grandes surfaces restées sans surveillance.
Pour en revenir à Barak, (privé par le dogme de l’ultralibéralisme d’une police des banquiers, mais aussi d’un Etat en situation d’accomplir ses missions régaliennes) ce dernier se trouve réduit à demander aux cleptomanes de ne pas se servir plus que de raison. Je vous laisse imaginer le résultat. Ses exhortations risquent de rester d’autant plus inaudibles que le retour de la croissance est annoncé pour 2010, presque comme un spectre. Vous voyez, crie-t-on déjà un peu partout dans la sphère de la « phinance », nous avions raison de spéculer.
Pauvre Barak !