Pas de nouveau suicide à France Telecom

Le suicide d’un individu agit comme catalyseur d’énergie pour tous les autres individus placés dans les mêmes conditions, c’est l’effet « bouc émissaire », l'(auto)sacrifice d’un seul pour sauver tous les autres.

Cependant les problèmes de fond demeurent, notamment l’individualisation des objectifs, pourtant censée stimuler la performance et l’épanouissement personnel. Comment cela fonctionne-il ?

Cela se joue à l’intérieur du système objectifs – management -missions – moyens – résultats.

En bonne logique les missions définissent la contribution de chacun à l’accomplissement des objectifs, lesquels concernent l’entreprise. Il appartient aux managers de décliner les objectifs en missions contributives et d’attribuer à chaque contributeur les moyens nécessaires à l’obtention des résultats. La discussion porte sur l’importance des missions et le poids des moyens dont chacun dispose.

Bon ! Ca, c’est la théorie !

La théorie suppose des managers compétents, capable de comprendre et les objectifs et les compétences des contributeurs à qui des missions seront confiées. Cela suppose un sacré boulot d’organisation. Dès lors que se passe-t-il lorsque les managers ne sont pas compétents ?

Prenons un exemple d’objectif : fournir du pain à 1500 clients chaque jour. Le boulanger a autour de lui plusieurs apprentis à qui il confie des missions, toi tu prépares la pâte, toi tu surveilles la cuisson, toi tu laves les ustensiles, toi tu vends. Chacun sait ce qu’il a à faire et si les clients ne sont pas contents, le boulanger ne s’en prend qu’à lui-même.

Imaginez à présent un boulanger bordélique qui dit à ses apprentis, il y a 1500 clients (il a quand même une bonne vision marketing), eh bien démerdez-vous ! Et pour bien faire les choses, le même boulanger (gestionnaire) ajoute, vous ferez à 3 ce que vous faisiez à 4.

Vous voyez le travail ?

Je n’ai pas dit que ça se passe comme ça à France Telecom, je ne l’ai pas dit !