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site de Roland Goeller
12 février 2010

L’imaginaire

En mathématiques, il existe un nombre « i » lequel présente ceci de particulier que son carré est égal à -1. Or tout le monde sait qu’il n’existe pas de carré négatif. Par conséquent le nombre « i » n’existe pas. A moins qu’il existe sans exister. Si l’on veut bien considérer que tout ce qui existe se situe dans l’ensemble des réels, alors « i » n’appartient pas à cet ensemble. « i » n’est pas un réel.

 

Cependant son existence irréelle, imaginaire, permet de se tirer de bien de situations mathématiques délicates. Des situations complexes, dirions-nous. L’imaginaire « i » permet de résoudre des équations que le recours aux seuls réels laisserait sans solution. Les solutions à ces équations sont bien réelles mais le chemin pour les dénicher relève de l’imaginaire. Le recours à l’imaginaire permet de résoudre des situations complexes face auxquelles la seule réalité resterait en échec.

 

L’imaginaire n’existe pas, sauf dans son évocation. La littérature existe, nous en voulons pour témoignage et preuve les livres eux-mêmes et parfois les auteurs qui les écrivent. Pourtant ce que la littérature évoque n’existe pas. La littérature est ce lieu où sont évoquées des choses qui n’existent pas mais dont la perception (d’une certaine façon transcendante) est en mesure d’éclairer la réalité.

 

La réalité parfois reste obscure, incompréhensible, enfermée dans des situations complexes insolubles. L’imaginaire de la littérature est à la réalité, ce que l’imaginaire de « i » est à aux nombres réels. Il (ou elle) n’est pas de leur nombre, dirions-nous, mais combiné(e) aux réels (à la réalité) il (ou elle) ouvre des perspectives nouvelles. L’art du conte (tels qu’en Europe Centrale ou en Orient, pour ne citer qu’eux) n’a pas d’autre objet. L’art du conte (de la littérature) ouvre un temps de la narration (imaginaire) au sein duquel la réalité acquiert une perspective nouvelle. Celui qui écoute trouve un nouveau regard et parfois un début de résolution. Dans le conte même le malheur finit par s’adoucir …

 

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