Wikileaks, Robin des Bois des imposteurs communicants ?

Je ne sais s’il faut se réjouir ou non de l’actuelle divulgation de documents diplomatiques échangés entre l’administration centrale américaine et ses ambassades (250　000 ou 300　000 documents consultables sur le net). Ces documents nous donnent accès aux «　dessous　» de certaines affaires, de certains événements. Ils nous laissent penser (mais nous le pensions déjà) que les choses ne sont peut-être pas déroulées de la manière dont on a voulu nous le faire croire.

J’entends ici et là de «　grandes voix　» qui s’indignent de ce déballage, de cette violation du secret. Que se passerait-il si un infirmier indélicat divulguait le secret médical　? Certes, mais ce n’est pas ce genre de secret qui intéressa nos hackers. Et comment réagiront les hommes politiques calomniés　? Certes encore, mais il y a fort à parier que ces derniers recèlent eux aussi des notes diplomatiques pas piquées des vers non plus.

Match nul, d’une certaine façon, et balle au centre　!

Louis XIV affirmait que les rois ne s’appartiennent pas, ils se doivent en totalité à leurs peuples. Et probablement Louis XIV s’employait-il à bannir de sa pensée, de son langage, de son intimité, toute trace de vulgarité, laquelle, mise à jour, aurait laissé penser au peuple que n’en ayant pas la dignité, il n’était pas roi non plus. Sans doute le scandale Wikileaks nous enseigne-t-il cela　: lorsqu’on prétend au gouvernement du monde, il faut le faire en «honnête homme», en toutes circonstances, en présence ou non des caméras.

Mais qui se soucie encore d’être «honnête homme», cet idéal citoyen démodé du XVIIème siècle　?

Il ne faudrait jamais rien écrire qui ne se puisse lire par n’importe qui　! (verba volant, scriptura manent　!)