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6 mai 2021

Bicentenaire Napoléon

napoleon

5mai. Ce jour est le bicentenaire de la mort de Napoléon Bonaparte, empereur des Français de 1804 à 1815. Mais est-ce un jour de célébration et, si oui, quoi célébrer et par qui ? Il n’est pas certain que sur les deux rives du Channel la célébration emploie les mêmes termes. Austerlitz ou Waterloo ? En ces temps de mondialisation et d’universalité proclamée, un minimum d’empathie s’impose. Un grand homme, une intelligence brillante, du talent à revendre ? Certes, cela ne souffre pas de discussion. Quant au génie ! Issu d’une famille modeste, insulaire de surcroit, il fallut à l’homme bien des cordes à son arc pour parvenir aux plus hauts sommets. De l’audace aussi, voire un brin de cynisme que, bon prince, nous présenterons comme de l’opportunisme. En des temps où d’autres perdaient tout, lui n’avait à perdre que sa vie. Que pensait-il des membres du Comité de Salut Public ? Proche de Robespierre, il estimait à tout le moins qu’il n’aurait pas les mains sales de leurs crimes. Stratège hors pair, plus prompt que quiconque à saisir tous les paramètres d’une situation, il savait engager des actions au long cours tandis que d’autre pinaillaient encore. Naïf, il s’étonnait d’être hué à l’Assemblée pendant la journée du 18 Brumaire, ou qu’un opposant à qui il prétendait offrir l’universalité française le veuille assassiner. Naïf encore de méconnaître l’âme russe et d’en perdre les trois quarts de la grande armée. Sanguinaire certainement. Aveugle de ne pas avoir trouvé une conciliation avec l’Anglais après Trafalgar. Aveugle et inconséquent. Ivre de sacrifier autant de vies avec autant de cruelle désinvolture. Fou d’avoir cru que les choses se règlent avec le glaive. Talleyrand, lui, avait des visions de continuité, il avait compris que le bonhomme Louis XVIII était la solution de continuité pour une nation mise à genou par la guerre de Sept ans et que les démesures thermidoriennes et napoléoniennes ne conduiraient qu’à un désastre plus grand encore. On ne conquiert pas le monde quand on n’est pas Alexandre ou César. L’inverse est vrai aussi : à l’orée des temps industriels et des états, même Alexandre ou César auraient agi avec prudence. Il reste le rêve de grandeur. Même Stendhal en fut touché. Porter aux nues un homme qui a su entretenir aussi longtemps des rêves inaccessibles ! Le génie sait éviter les pièges de l’hybris. 

 

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