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site de Roland Goeller
5 octobre 2013

Emploi et budget 2014: de bonnes nouvelles en trompe-l'oeil

 

pqL’emploi, l’emploi et encore l’emploi, telle est l’une des préoccupations les plus importantes qu’expriment nos concitoyens à longueur de sondages et d’expertises. Cependant, les politiques publiques en vigueur dans notre pays favorisent-elles la reprise attendue de l’emploi ? On pourrait le penser en consultant le baromètre du chômage du mois d’aout, celui-ci aurait baissé de 50 000 demandeurs d’emplois. Les chargés de communication gouvernementale pavoisent déjà. Mais presqu’aussitôt, un bémol vient ternir tant d’euphorie : le nombre des défauts de renouvellement d’inscription est anormalement élevé. En clair, les chômeurs tenus régulièrement à se réinscrire ne sont pas encore tous présentés aux guichets de Pôle Emploi.

 Dans son budget 2014, le gouvernement prétend mettre « le cap sur la croissance et l’emploi » et annonce non sans une pointe de fierté une baisse des dépenses publiques de l’ordre de 15 milliards. Mais qu’en est-il réellement ? Car le déficit public culminera à un sommet jamais atteint : de l’ordre de 80 milliards, il se montera à 3.6% du PIB et situera, fin 2014, la dette française à 95% du PIB. Du jamais vu. Quant à la baisse des dépenses, elle reste inférieure à l’augmentation mécanique liée à l’inflation et constitue dès lors … une hausse. Celle-ci cependant serait acceptable si les dépenses étaient vertueuses. Mais le sont-elles ? Il y a bien, ici, des réductions d’emplois publics compensées, là, par des créations d’emplois publics. Un effort est certes fait avec les contrats d’avenir, encore faudrait-il que ces emplois soient déployés dans les secteurs de production pour qu’il y ait création correspondante de richesse. Cependant, rien ne favorise autant l’emploi qu’une baisse significative des dépenses publiques, et force est de constater que 2014 sera dans le droit fil de 2013.

Ce budget présente hélas d’autres sujets d’inquiétude car, après une année 2013 atone, le ministre de l’économie fait l’hypothèse d’une croissance de +0.9%. Quand on sait que 0.1 point de croissance valent 2 milliards, on imagine l’ampleur du fossé budgétaire si le ministre s’est trompé. Aura-t-il recours à l’impôt dont tantôt il parle de pause, tantôt de ralentissement ? La pression fiscale, déjà élevée en 2013, risque de s’alourdir encore un peu plus, notamment en direction des classes moyennes et des familles, plus incitées à l’épargne qu’à l’activité économique. La compétitivité, nécessaire au redémarrage de notre machine économique, devra encore attendre. Les taux d’intérêts artificiellement faibles masquent pour l’instant l’atonie et donnent l’illusion qu’il suffit d’attendre pour que les choses s’arrangent. Mais que se passera-t-il lorsque, lassées de voir l’investissement aussi peu dynamique, les institutions monétaires relèveront leurs taux ?  

 

 

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