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site de Roland Goeller
4 janvier 2022

Impensés de l'I.A.

 

 

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Dans moins de vingt ans, les technologies nécessaires à la circulation de voitures sans chauffeur seront maîtrisées, s’exclament de jeunes développeurs ravis d’annoncer un seuil technologique et les bienfaits qui sont censés en résulter. Ailleurs, on met au point des robots domestiques destinés au nettoyage de la maison ou à la préparation d’une vinaigrette dans les règles de l’art. Les concepteurs ne tarissent pas d'éloges sur les progrès accomplis et leurs visages s’illuminent à l’évocation des avenirs radieux qui nous attendent, même s’ils confessent que leurs créatures ne possèdent pas une once de cette empathie qui permet aux enfants d’apprendre par le seul mimétisme ! Il est à remarquer que, pour la plupart, les verbes qui sous-tendent leurs discours sont conjugués au futur et ce seul fait ne manque de nous mettre la puce à l’oreille. Car, sauf à prendre les choses au premier degré, le saut technologique de l’I.A. pose autant de questions qu’il n’ouvre de perspectives. Les sociétés équipées de voitures sans chauffeur verront leur taux d’accident baisser de 80%, dit-on ! Certes ! Peut-être le même résultat est-il atteignable si on renonce à conduire sous l’emprise d’alcool ou sans smartphone. Éblouis par tant de gadgets, nous en arrivons à oublier certaines questions fondamentales. Ainsi celle de la mobilité ! Quelle est en effet la réalité de ce besoin de bouger en tous sens auquel nous avons tant sacrifié ? Et s’il était surfait ? Si l’organisation des cités, territoires, lieux de pouvoir et de délégation, si la partition en espaces pourvus d’autonomie, susceptibles d’être parcourus à cheval, limitaient les déplacements au point que les besoins résiduels relèvent des seuls vélos et transports en commun, si…, alors les voitures sans chauffeur perdraient soudain leur intérêt. Il nous faut envisager l’hypothèse que nous avons consacré nos efforts à suppléer nos défauts d’organisation par des surcroîts de technologie. Peut-être l’I.A. ne vole-t-elle au secours de l’intelligence humaine qu’en raison de sa paresse à concevoir une globalité que l’I.A. ne saisira pas plus, dans une fuite en avant sans fin. 

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