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site de Roland Goeller
11 septembre 2022

La reine meurt, la monarchie demeure

elizabeth 2 planet

Après un règne de 70 ans, marqué par les événements que l’on sait…, disparait en ce jour, 8 septembre, Elizabeth II, reine du Royaume-Uni d’Angleterre et d’Irlande du Nord et des autres royaumes du Commonwealth depuis son accession au trône, le 6 février 1952. Elle succède à son père George VI qui lui-même succède à son propre frère Édouard VIII après son abdication en 1936, tous deux fils de George V, roi de 1910 à 1936, lequel George V succède en 1901 à Édouard VII, petit-fils de la reine Victoria et d’Albert de Saxe-Cobourg et Gotha, prince consort. Victoria règne de 1837 à 1901, année de sa mort. Elle est la fille de George IV et petite de fille de George III dont le règne commença en 1801. La maison de Hanovre régnait à Londres depuis 1714, date à laquelle elle succéda à la maison Stuart. Il n’est pas inutile de rappeler cette généalogie à la fois prestigieuse et, parfois, calamiteuse. L’inventaire des règnes successifs accorde un satisfecit aux deux reines, seulement aux deux reines, mais, inoxydable, la monarchie n’en a pas moins traversé ces trois siècles avec honneur et permanence. Dieu et mon droit ! Une telle longévité fait rêver. Sans doute convient-il d’en attribuer le mérite à ce texte fondateur qui fit l’admiration de Voltaire et dont le libéral-conservateur Edmund Burke fit l’apologie dans ses Reflections on the Revolution in France, à savoir the Bill of rights, Act Declaring the Rights and Liberties of the Subject and Settling the Succession of the Crown, promulgué en 1689 à la suite d’un siècle trouble marqué par deux révolutions et l’exécution d’un roi. Le Bill of rights instaure définitivement les principes d’une monarchie parlementaire aux pouvoirs partagés, rappelle les droits des citoyens-sujets fondés sur l’habeas corpus et définit l’ordre de succession à la couronne. Celle-ci passa des Stuart aux Hanovre puis aux Saxe-Cobourg et Gotha devenus Windsor en 1942. À Elizabeth II succède Charles III auquel succédera son fils William ou, à défaut… plus de quatre mille noms sont inscrits dans un ordre de préséance décroissante. La pérennité de la monarchie est assurée et, à travers elle, une certaine idée de l’Angleterre. Charles fera le job, comme on dit, conformément au principe sous-jacent à l’Art de la guerre : le roi règne et le général gouverne ! On ne demande pas à Charles de gouverner, il y a un premier ministre pour cela. On lui demande d’incarner la permanence, chose que nombre de nos concitoyens acculturés et déconstruits ne comprennent plus. Cette permanence a été sérieusement menacée lors de la mort accidentelle de la princesse Diana, le silence de la Reine avait éloigné d’elle le peuple et même le travailliste Tony Blair avait compris le danger qui pesait on the Crown et sur lui-même. Quelque chose subsiste outre-manche qui a été perdu ici, en 1793, lorsque les thermidoriens, en exécutant Louis XVI, ont détruit toute continuité monarchique. Il y a sans doute aussi, là-bas, des provocateurs woke mais au-dessus d’eux plane une ombre tutélaire qui, tôt ou tard, remettra de l’ordre. Sans elle peut-être, le peuple n’aurait pas consenti à cette décision difficile que fut le Brexit. Charles fera le job, aussi longtemps du moins que le peuple maintiendra le Bill of rights ! Le peuple amassé au bord de la route, muet et terrifié devant le corps de la Reine en chemin depuis Balmoral jusqu’à Edimburg, me laisse peu de crainte à ce sujet

credit-photo Planet

 

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