Les cent jours de JM Ayrault

Au JT lundi soir, le premier ministre est paru ragaillardi par le long week-end de confraternelle normalitude à La Rochelle. David Pujadas le questionne avec insistance. Que répondez-vous aux français qui sont dans l’attente de mesures politiques ? Que répondez-vous à ces français qui commencent à exprimer leur déception ?

Imperturbable et serein, le premier ministre lance : ce n’est pas en cent jours que nous allons relever un pays ruiné par dix ans de … Tout est dit ! Cent jours contre dix ans, ainsi JM Ayrault résume-t-il les choses. Et ainsi s’exprime dans toute sa splendeur la schizophrénie à l’œuvre en ce pays.

Mais regardons les choses en face. Le chômage fait un bond supplémentaire de 41 000 emplois perdus en juillet et, nous dit-on, ce n’est qu’un début. Inutile de vouloir refiler la patate chaude, ou de pitoyablement se défausser en invoquant de prétendues erreurs de la sarkozie, à présent le grand timonier se nomme JM Ayrault et il lui appartient de prendre le taureau par les cornes, l’outil par le manche ou le problème par le bon bout.

Encore faudrait-il savoir quoi faire et comment. François Hollande est président depuis cent jours et les français ignorent toujours en quoi consiste sa politique (non pas de distribution d'argent public mais de réformes). Les plus lucides d’entre eux commencent à comprendre qu’ils ont donné un chèque en blanc à un apprenti-sorcier qui ne sait pas lui-même comment faire. Les autres ânonnent, à l’instar des fredons de Rabelais : c’est la faute à Sarko, c’est la faute à Sarko …,

Le gouvernement ressemble de plus en plus à un cancre buté qui ne veut pas écouter les réponses de bon sens que lui soufflent quelques bons élèves. En Espagne, on augmente les taxes sur l’essence tandis que la France envisage de mettre le contribuable à contribution. Quant à la presse allemande, elle sort de son silence et met en doute les capacités de FH à mettre en œuvre les réformes indispensables au rétablissement des comptes publics. Hypo-président,  immobilisme, lit-on çà et là.

Sans doute l’intelligentsia française s’estime-t-elle au-dessus des recommandations de la presse teutonne, d’autant plus qu’elle continue de plébisciter ce sarkozisme que notre prof d’allemand de premier ministre continue, avec superbe, de citer au rang des calamités. On tourne en rond et ne savons toujours pas comment réaliser les 33 milliards (au bas mot) d’économies attendues au budget 2013.

Ces économies pourtant sont vitales. Sans elles nous affronterons l’avenir et la compétition internationale tels les chevaliers français face aux archers anglais à Crécy et Azincourt. Le plus grand ennemi de la France est son arrogance et depuis cent jours elle a pris des forces ! Et la schizophrénie consiste à avoir confié le pouvoir à ceux dont on savait qu'ils en feraient un aussi piêtre usage!   

Comments

[Sceptique]

Président, Premier Ministre, Parti socialiste, ils sont tous responsables et coupables des erreurs qu'ils ont préconisées et qu'ils mettent en actes. Leurs alliés verts les laissent faire et ne disent rien, espérant en profiter.

Les cinq ans que les institutions leur accordent seront longs!